Une vive polémique oppose deux figures emblématiques de la tech et de la philanthropie. Dans deux interviews récentes, Bill Gates a exprimé sa profonde inquiétude face à la fermeture de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), décidée par Elon Musk, désormais à la tête du département chargé de l’efficacité du gouvernement américain (DOGE).
Le cofondateur de Microsoft et président de la Fondation Bill & Melinda Gates a qualifié cette décision de « menace directe contre 25 ans de travail humanitaire », soulignant les lourdes conséquences que cette suppression pourrait engendrer pour des millions de personnes dépendant de l’aide américaine dans le monde.
Quelques semaines après sa nomination, Elon Musk, surnommé avec ironie « découpeur des finances en chef », s’était affiché avec une tronçonneuse à la main pour illustrer sa politique de réduction drastique des dépenses publiques. L’une de ses premières mesures : le démantèlement de l’USAID, une agence fondée par John F. Kennedy en 1961, pilier de l’action humanitaire et du développement économique américain à l’international.
L’annonce, faite le 4 février par Musk, sous l’impulsion du sénateur Marco Rubio et dans la droite ligne des priorités de Donald Trump, a provoqué une onde de choc dans le secteur humanitaire. Plusieurs projets ont été interrompus, des chantiers stoppés, et des sous-traitants licenciés. Des ONG affirment que des milliers de vies sont en danger, notamment dans des zones de crise où l’USAID assurait l’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins.
Si Elon Musk a salué « une victoire contre le gaspillage bureaucratique », Bill Gates, lui, tire la sonnette d’alarme : « Il ne s’agit pas de chiffres, mais de vies humaines ».
Cette décision controversée relance le débat sur la place de l’humanitaire dans la politique étrangère américaine, et sur le rôle des milliardaires dans la gestion des affaires publiques.